Login

L'envol d'un TC

R. FOURREAUX

Cofondateur de Drone agricole, Stéphane Maladry est également agriculteur et conseiller privé après un parcours de technico-commercial.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Drone agricole, c'est l'histoire de trois associés qui se sont rencontrés par hasard au Salon du Bourget. « Eux étaient passionnés de télédétection et d'aviation, moi d'agronomie », décrypte Stéphane Maladry. Une alchimie propice à la fondation de Drone agricole, une société de drones civils exclusivement dédiés à l'agriculture de précision. « On a tout monté de A à Z, du premier achat de drones aux premières restitutions de cartes. »

L'offre comprend une solution globale de gestion de la fumure azotée (vols en entrée et en sortie d'hiver et vol d'ajustement en fin de cycle) et/ou une solution de détection des dégâts (gibiers, incidents climatiques, parasites et rongeurs, verse).

35 clients agriculteurs

Drone agricole promet cinq jours maximum entre la commande en ligne faite par un agriculteur, et la remise sur une clé USB de sa cartographie détaillée, et juste deux jours entre le survol des parcelles et la remise des données. La campagne précédente était surtout axée sur des essais sur 10 000 ha, notamment en partenariat avec le négoce Asel, même si 5 000 ha de vols ont déjà été facturés. « Chez Drone agricole, je mets à profit mes compétences d'agronome, j'oriente nos travaux en fonction des besoins des céréaliers, de mes réflexions d'agriculteur et de mes préoccupations au quotidien, et je valide les process. »

« Il ne peut pas être plus les bottes dans les champs », dit de lui l'un de ses associés. C'est sûr. Stéphane Maladry conduit non seulement son exploitation de grandes cultures de 190 ha mais surtout, il en suit trente-cinq autres, clientes d'Ag' Conseil 02, sa société de conseil en gestion d'exploitation (technique, commercial, collecte et traçabilité). Il reconnaît avoir eu la chance de travailler dans une coopérative comme Axion entre 1998 et 2011. « C'est une formidable formation qui m'a permis de me constituer un bagage technique et d'engranger un vivier d'informations sur un tas de sujets importants, confie l'ex-TC. Même si, quand on a 90 ou 120 clients à suivre, on ne peut pas faire du sur-mesure. En tout cas, cette expérience m'a servi pour établir mon activité de conseil en gestion d'exploitation agricole. »

Carnet d'adresses bien rempli

Ses trente-cinq clients qui exploitent en tout 9 000 ha dans l'Aisne et dans l'Oise sont, pour une partie, des propriétaires fonciers non exploitants, soucieux de préserver leur patrimoine familial, mais qui souhaitent déléguer la gestion quotidienne de leur exploitation. Pour l'autre, ce sont des exploitants qui cherchent un appui technique et économique partiel, afin d'optimiser les performances de leurs structures. Son carnet d'adresses est rempli de contacts d'ETA et de distributeurs. « Je fais des appels d'offres, auprès des coops ou des négoces sur les prix pratiqués pour les appros et je restitue le résultat auprès de mes clients, mais je ne suis pas une centrale d'achats, réfute-t-il. Je respecte les habitudes de mes clients et je leur laisse le choix au niveau des achats. Après, il faut savoir dire que l'initiative de tel distributeur est bien ou pas. » On lui demande début septembre à Innov-Agri sur le stand de Drone agricole comment il fait pour mener de front toutes ses fonctions : « En ce moment, je gère l'urgence », répond-il. Même réponse deux mois plus tard lorsqu'on l'interroge à nouveau. A croire qu'il aime ça... « J'ai faim, j'ai toujours envie de créer, c'est l'esprit entrepreneurial. »

Renaud Fourreaux

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement